vendredi 23 janvier 2015

Brésil : Crise à Santos, la Baleine en danger d'extinction

Gabi et Robi sauveront ils Santos?

     Au Brésil et dans le paysage du football mondial en général, le Santos FC, avec ses 8 championnats nationaux, ses 3 Libertadores et ses 2 coupes intercontinentales, est une légende. 9e du dernier Brasilerão, o Peixe affronte actuellement une grave crise financière qui met le future de ce monument en péril. Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Pelé.


Des dettes et des départs qui coûtent cher


     Le dernier scoop en date pousse à la consternation : N’ayant plus assez d’argent pour renouveler le contrat d’un prestataire, le club de l’état de São Paulo n’a pas pu entretenir le terrain de la mythique enceinte de Vila Belmiro. Canicule et températures records aidant, les photos affichées ça et là dans les médias montrent une pelouse jaunie, indigne du prestige de son écrin.

Ceci n’est que la dernière preuve en date de cette décrépitude, la liste est encore longue : Redevable de la somme de 12 000 R$ à un opérateur, les lignes téléphoniques sont coupées, les salaires, des employés aux joueurs, sont en retards, de 3 mois pour certains,  leurs plans de santé ne sont plus assurés et la valeur des factures impayées d’électricité et d’eau, approchant chaque jour le club d’une coupure, s’élèvent respectivement à 130 000 R$ et 180 000 R$. Les blancs et noirs vont même jusqu’à être endetté auprès de la municipalité de Santos pour… des fleurs, que celle ci avait avancé pour des célébrations.

Comme l’on peut s’y attendre dans pareil cas, le club portuaire voit peu à peu son effectif être délesté de ses cadres : Edu Dracena (Corinthians), Leandro Damião (Cruzeiro) et Alan Santos (Coritiba) ont déjà officiellement mis les voiles, tandis que Neto, Alison (Internacional), Robinho (Flamengo ou Orlando City), le chilien Mena (Cruzeiro ou Boca) et Arouca (Palmeiras) négocient leur départ. Ces deux derniers, ainsi qu’Aranha, le gardien titulaire qui intéresse également Palmeiras, ont d’ailleurs trainé leur future ex-équipe devant les tribunaux en raison des retards de paiement.

Un mal vieux de 15 ans et le fantôme de Neymar


     Comment le club du Roi Pelé et du petit prince Neymar a bien pu tomber aussi bas ? En réalité, ses difficultés financières sont bien plus anciennes que l’on pourrait le croire.

L’an 2000 est celui d’une nouvelle ère pour les santistas, celui du renouveau. Le président, Marcelo Texeira est très ambitieux et promet dès son élection le retour des grands titres, qui se font désirer depuis 1968. Porté par de jolis petits poissons en devenir, Robinho, Diego et Elano, le gros poisson retrouvera le chemin du succès national dès 2002, puis remettra le couvert en 2004. Mais la gloire a toujours un prix, et dans le but de faire durée le plaisir, Texeira aura la chouette idée d’emprunter à des fonds d'investissements privés pour payer ses vedettes. Bien vu : l’année de son départ, en 2009, Santos affiche déjà une dette de 222 millions de réais.

Fort heureusement, 2009 voit éclore une seconde génération dorée : Danilo, Ganso et surtout la pépite, la poule aux œufs d’or Neymar, qui offrira en 2011 sa 3e Libertadores au club. Le jeune prodige offrira bien plus encore à son club formateur que ses camarades et ses ainés. En effet, le nouveau président Luis Alvaro Oliveira Ribeiro, profitera de l’extraordinaire charisme de Neymar pour attirer de nombreux sponsors et renflouer les caisses. Mais le Menino da Vila ne fera que retarder l’échéance, et son départ révèlera au grand jour le grand vide qu’il comblait par sa seule présence. O Peixe ne pourra pas réellement profiter de la colossale somme du transfert de son joyaux, puisque, comme on a pu l’apprendre grâce au scandale qui éclaboussa le FC Barcelone la saison passée, celle-ci fut en grande partie divisée en de nombreuses commissions concernant d’autres ayant droit que Santos.

Odílio Rodrigues Filho, le successeur de Ribeiro, qui quittera ses fonctions en 2013, n’améliorera en rien la situation. Preuve en est la signature il y a un an, toujours avec l'aide de fonds d’investissements, dans le cas présent Doyen Sport, de Leandro Damião pour une somme record de 42 millions de réais. Recrue qui aboutira en plus de cela sur un bilan sportif mitigé et un départ pour le Minas Gerais.

Former et économiser pour se relever


     L’heure est donc à l’austérité pour le club désormais présidé par Modesto Roma, qui admet bien volontiers que la situation du club est alarmante. Celui ci investit sa fortune personnelle dans l’affaire, mais a également confessé avoir réalisé un nouvel emprunt. Modesto positive cependant en indiquant qu’une partie du problème de salaire a été réglée.

Côté vestiaire, Santos vend certes ses joueurs les plus couteux, mais essaie tout de même de retenir Robinho, pour guider les meninos, et  tente de recruter à petit prix : le nouveau numéro 9, Ricardo Oliveira, gagnera 6% de ce que touchait Damião en 2014.

Au final, tout le port paulista prie pour que les nouvelles jeunes pousses, tel que les prometteurs Gabriel et Cajú, auront les épaules assez larges pour mener l’équipe dans le bon sens sur le pré.

     Aujourd'hui on estime la dette totale de Santos à 400 millions de réais. Sale époque pour les baleines.

Sources :

http-//esporte.uol.com.br/futebol/ultimas-noticias/2015/01/02/santos-tem-telefone-cortado-falta-de-salario-e-divida-ate-com-floricultura.htm.webloc
http-//esporte.uol.com.br/futebol/ultimas-noticias/2015/01/14/santos-deve-conta-de-agua-e-luz-e-oferece-acordo-para-nao-ficar-no-escuro.htm.webloc
http-//esporte.uol.com.br/futebol/ultimas-noticias/2015/01/16/que-economia-ricardo-oliveira-ganhara-no-santos-6-do-salario-de-damiao.htm.webloc
http-//esporte.uol.com.br/futebol/ultimas-noticias/2015/01/22/sobrou-ate-para-vila-santos-nao-paga-empresa-e-fica-com-gramado-danificado.htm.webloc
http-//globoesporte.globo.com/blogs/especial-blog/bastidores-fc/post/santos-paga-dois-salarios-e-presidente-fala-em-investir-para-sair-da-crise.html.webloc
http-//globoesporte.globo.com/futebol/times/santos/noticia/2014/05/em-crise-financeira-peixe-pode-perder-um-time-inteiro-de-atletas-para-2015.html.webloc
http-//www1.folha.uol.com.br/esporte/2015/01/1576654-erros-apos-saida-de-neymar-e-salarios-altos-ajudam-a-explicar-crise-no-santos.shtml.webloc


1 commentaire:

  1. Santos chaque saison y vend les meilleurs joueurs et parvient toujours à être en demi-finale à chaque saison.

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