dimanche 5 juillet 2015

Copa America 2015 : Chi-chi-chi, Le-le-le, Viva Chile !

Dépucelage chilien

     Cette finale Chili-Argentine était rêvée par tout un peuple. Au bout d'un match très serré, la Roja remporte enfin un premier trophée. De leur côté, les argentins continuent d'être maudits.


     Les deux équipes qui s'affrontaient en finale, ont clairement été les deux meilleures formations de cette Copa America 2015.Tactiquement, techniquement, le Chili et l'Argentine ont dominé les autres sélections du tournoi sur tout les plans. Logiquement les équipes types étaient couchées sur les feuilles de match au coup d'envoi. Seul Jorge Sampaoli osait un petit réglage de circonstance en remplaçant son arrière gauche virevoltant Eugenio Mena, par ce bon vieux Jean Beausejour, plus rigoureux défensivement, pour tenter de museler le gars Lionel. Ce combat ultime était également celui de deux grands tacticiens. Jorge Sampaoli et Gerardo "Tata" Martino sont tout les deux disciples de Marcelo Bielsa. Les larons partagent également la même nationalité, argentine : chez les gauchos, la formation technique se porte visiblement très bien, merci pour eux.   

     Ce match était donc placé sous le signe du beau jeu et de la tactique, sauf que lorsque l'on oppose deux blocs très bien en place, ça coince. Si chiliens et argentins, fidèles à leurs maitres à jouer, Valdivia chez les uns, le duo Messi/Pastore chez les autres, ont déroulé le beau jeu auquel ils nous ont habitués... ils se sont systématiquement écrasés en vagues contre la solidité des digues adverses. Nous voilà, d'un coup, sevré d'occasion, spectateurs d'un match qui sera animé de bout en bout par un scénario tolkienesque : la guerre pour la terre du milieu. Peu de choses à se mettre sous la dent donc, une belle tête argentine par-ci, un beau mouvement chilien par là, cette finale était faite pour les initiés. On notera tout de même la sortie précoce de Di Maria, victime d'un pépin musculaire, remplacé par un Ezequiel Lavezzi volontaire et combatif, mais forcement moins dangereux que l'Ange de Marie. Pis encore pour le show, voyant les prolongations pointer le bout du nez, Jorge et Tata enverront dans la bataille des guerriers au détriment des enchanteurs. Matias Fernandez remplacera ainsi el Mago Valdivia pour le Chili, et Ever Banega relèvera el Flaco Pastore pour l'Albiceleste.

     Inévitablement, la partie rendra son verdict à l'issu de la toujours cruelle séance de pénaltys. Bien que choisissant presque toujours le bon côté, Romero sera impuissant devant les transformations des rouges, chaque fois très bien placées. Dans l'autre camp, seul le gars Lionel, en capitaine modèle et premier tireur, fera mouche. Higuain imitera le célèbre "tir de l'espace" de Sergio Ramos, quand Banega sera stoppé à la régulière par Claudio Bravo. C'est à Alexis Sanchez que reviendra la tâche de mettre un point final à cette belle Copa America. D'une panenka, un peu bancale, il a envoyé la Roja sur le toit du continent latino-américain, fait rentrer dans l'histoire toute une génération de footballeurs et rendu hommage au travail entamé en 2007 par Marcelo Bielsa dans ce longiligne pays. Pour sa part, Lionel Messi peut prétendre à un nouveau surnom en sélection : M le Maudit.

     Ivan Zamorano et Marcelo Salas se sentiront moins seuls au panthéon du football chilien, une équipe entière vient de les rejoindre.




mercredi 1 juillet 2015

Copa America 2015 : L'Argentine fait un origami avec le Paraguay

Hey! T'es là toi aussi?!

     Il n'y a pas eu de grande surprise lors de cette seconde demi-finale. l'Argentine était vraiment trop forte. En revanche il y a eu du spectacle, et ça, on aime bien hein?


La feuille de match de Tata Martino fait encore trembler : Hormis Tévez, définitivement désigné cinquième roue du carrosse, tous les fantastiques sont à leur place. En face, Ramon Diaz a très logiquement reconduit la même équipe que face au Brésil, auteure d'un match de très bonne facture, seul Ortiz retrouve l'entre-jeu aux dépends d'Aranda.

L'Argentine entretient le supens...


     Les rouges & blancs démarrent la rencontre avec beaucoup d'envie et surtout une rigueur qui avait fait mouche au tour précédent. Tout cela est bien sympa. Sauf que ce coup-ci, Lionel et ses comparses n'ont pas l'intention de se coltiner une séance de pénos galères et, avec tout le respect que l'on a pour ce monsieur, Justo Villar n'est pas David Ospina. Alors ça déroule, ça bouge dans tout les sens, mais le bloc guaranis tient bon. 
Pour tout dire, ils ne feront que deux erreurs dans cette première mi-temps. Elles seront payées argent comptant. D'abords sur un coup franc excentré sur le flanc gauche, botté dans le paquet par le gars Lionel, Paulo Da Silva et ses hommes ont comme une absence, suffisante à Marco Rojo pour marquer en pivot des 6m. Puis viendra un joli appel dans l'axe de Pastore, bien senti par le gars Lionel. Xavier Berger s'emmène le ballon sur la droite de la surface d'un contrôle de l'extér' dont il a le secret, avant de croiser une frappe sèche à raz terre dans le petit filet gauche de Villar. C'est sans bavure.

Comme si cela ne suffisait pas, les guaranis perdront successivement sur blessure, leur crack, Derlis Gonzalez, puis capitaine Roque. Mais le Paraguay n'abandonne jamais, continue de se battre comme si le score était nul et l'adversaire à leur portée. Ainsi juste avant la pause, Lucar Barrios profite d'une relance moisie des gauchos pour transpercer Romero. 2 à 1, on se dit que tout est possible.

...puis met les choses au clair


     Du côté d'Asuncion, l'espoir sera de courte durée. Dès l'entame du second round, tac-tac-tac, trois mouvements et trois passes entre Mascherano, le gars Lionel et Pastore. Ce dernier caresse le cuir pour Di Maria, qui va trop vite pour les paraguayens et ajuste proprement Justo, impuissant. 5 minutes plus tard, le gars Lionel se lance dans l'une de ces chevauchés qu'il affectionne, pour décaler Pastore sur la gauche de la surface, non sans avoir glisser un petit pont en passant. La balle piquée de Javier est bien contrée par Villar mais Di Maria, encore, envoie finalement la balle dans le but vide. 
4 buts à 1, les paraguayens sont sonnés. Ils répondront toutefois présent jusqu'au bout, tentant plusieurs offensives, une question de dignité. Les espaces libérés par ces ultimes efforts, donneront malheureusement la place aux argentins d'en mettre encore deux : une belle tête du Kun et un but de renard de Pipita Higuain, entré en lieu et place du buteur précédent. 

Depuis sa phase de poule, qu'elle a passé à la cool, en passant par le quart contre la Colombie, on observe chez l'Albiceleste une constante montée en puissance dans ce tournoi. Et la rouste à laquelle les colombiens ont échappé grâce à Ospina, les paraguayens, eux, l'ont reçue en plein dans le cornet. C'est dur, tant les guaranis ont été digne, mais c'est la réalité : cette Argentine là est un monstre. 

     Le Paraguay affrontera donc le Pérou ce vendredi 3 juillet, lors du match pour la troisième place, tandis que le Chili affrontera l'ogre argentin le lendemain, à Santiago, dans son stade national. On ne veut pas gâcher la fête mais au moins prévenir la Roja : Attention les gars, cette Argentine là a une sacré dégaine de championne.


mardi 30 juin 2015

Copa America 2015 : Le Chili en finale, le Pérou à l'honneur

Un scène de "28 jours plus tard"

     De l'intensité, du jeu, de la fougue, de la combativité : cette première demi-finale de la Copa America 2015 entre le Chili et le Pérou nous a régalé. Le scénario aurait pu rapidement fermer le match mais heureusement, les acteurs étaient d'humeur généreuse.


     Ce lundi 29 juin, El Estadio Nacional de Santiago du Chili est plein à craquer, prêt a pousser sa Roja vers une finale qu'ils n'ont plus connue depuis 1987, vers SA finale. En face se dresse la Bicolor du Pérou, une équipe désespérément absente de l'échiquier international mais toujours apte à faire un bon coup sur le plan continental. 

Zambrano engagé, Zambrano expulsé


     Et pour ce qui est de jouer le coup à fond, les péruviens ne décevront personne. Les incas sont intenables lors des premières 20 minutes. Cueva et Carillo dans leurs couloirs respectifs écartent le bloc chilien, Farfán oriente la construction comme il faut et la puissance de Paolo Guerrero fait extrêmement mal à une défense chilienne amputée du "proctologue" Jara. Défensivement, Lobatón et Ballón musellent les créatifs adverses et l'arrière-garde malmène Vargas et Sanchez. Un peu trop même. Dès la 7e, Zambrano s'écharpe avec Arturo Vidal et prend une première tartine. Une douzaine de minutes plus tard, le même zozo laisse trainer sa semelle dans le dos de Charles Aranguiz. Rouge logique. 

Le Pérou, à 10 contre 11, finit inévitablement par reculer devant l'intensité et le rythme du jeu chilien. Surtout, Valdivia réparait. Et fatalement, juste avant la mi-temps et un chapelet de grosses occasions pour les rouges, un joli centre de Sanchez dévié par Aranguiz s'écrase sur le poteau. Edu Vargas récupère la sphère et parvient à glisser la balle dans le but péruvien. Ce genre de but terrible, où la balle roule horriblement lentement vers la ligne, passant entre plusieurs joueurs sans qu'aucun d'entre eux ne puisse faire quoi que ce soit. Le même Vargas, très enjambe, claquera ensuite une jolie volée de 2 à 0, injustement refusé pour hors-jeu. La pause arrive enfin pour le Pérou.

Un incas meurt mais ne se rend pas


     Au retour des vestiaires, les hommes de Gareca apparaissent plus motivés que jamais et jouent leur va-tout sur chaque ballon. Organisées et rapides à l'image d'un Advincula inarrêtable, la Bicolor contre attaque intelligemment et exploite tout les espaces laissés par une Roja qui continue de se livrer comme si le score était toujours de parité. A la 60e minute, les sacrifices et la débauche d'énergie du Pérou vont payer : Advincula, encore lui, déboule à pleine blinde sur son aile droite et décoche un centre pour Farfán, coupé par Gary Medel qui catapulte le ballon dans ses propres cages. Mérité pour les blancs et rouges, cruel pour Medel, un exemple de combativité.

Le Chili semble atteint mentalement et balbutie son jeu pourtant si fluide habituellement. Le Pérou sent quant à lui qu'un coup est jouable et continue de se projeter vers l'avant. Pour un court instant, car 4 petites minutes après l'égalisation, un ballon bien récupéré par Valdivia dans les pieds de Guerrero, atterrit sous les crampons d'Edu Vargas. Le jeune homme pousse son ballon sur quelques mètres, puis balance une magnifique sacoche bombée dans la lucarne opposée de Gallese : Go-la-zo. Les incas accusent clairement le coup, mais certains d'entre eux semblent encore y croire, notamment Claudio Pizarro et Yotun, tous deux entrés après l'heure de jeu et bien plus frais que leurs coéquipiers. Ils se battront jusqu'à la dernière minute, en vain.

     Le Chili s'offre donc une chance de remporter pour la première fois de son histoire la Copa America, à la maison. Ils n'oublieront sans doute pas de saluer la performance de leurs valeureux adversaires, qui, en infériorité numérique, ont continué de proposer du jeu et du spectacle tout au long du match. On est content pour les Chiliens, c'est mérité, mais on ne peut s'empêcher de se demander ce qui serait arrivé sans cette bête expulsion de Zambrano...  


lundi 29 juin 2015

Copa America 2015 : Eliminé, le Brésil évite le pire...

Plat du pied, sécurité. C'est pas compliqué!

     Comme il y a quatre ans, le Brésil affrontait en quart de finale un Paraguay que l'on annonçait largement à leur portée. Comme il y a quatre ans, le Brésil s'est fait accrocher et sortir aux tirs au but.


Le Paraguay, la force tranquille


     Désireux de chasser les démons du passé, qu'ils soient récents ou anciens, la formation de Dunga a démarré son match pleine d'enthousiasme et de bonne volonté. Aux avant-postes, le quatuor formé par Firmino, Coutinho, Robinho et Willian animent généreusement le jeu brésilien, accaparant totalement la possession de la pelote. Dès les premières minutes, le milieu de la Mersey envoie un cachou qui manque de surprendre le rempart paraguayen. Rapidement, le travail va payer et, sur un joli mouvement parti d'une aile pour aller à l'autre, Robinho claque dans les filets un centre à raz-terre de Dani Alves laissé filé par Firmino. C'est bien, et l'on se dit que ce Brésil va peut être retrouver un brin de dignité, d'autant plus que défensivement la copie est plutôt correcte. Heureusement, car l'on sent que les rouges et blancs ne lâcheront pas le morceau, et que le moindre relâchement pourrait se payer cash.

Une histoire de patience et jeu de nerf donc. Et à défaut d'être jeunes et talentueux, la bande de vieux briscards guaranis a cette qualité pour elle. Cela, et le métier comme on dit quand on a que cela comme argument. Sans briller mais bien en place, le Paraguay va peu à peu éteindre les ardeurs brésiliennes, notamment grâce à l'excellent Paulo Da Silva, un bonhomme qui a débuté sa carrière une année où Zizou jouait sa première saison à la Juve et Gueugnon son unique saison en D1 (en D1...). Des vieux loups de mer on vous dit. 

A force d'abnégation, ils finiront enfin par faire douter les auriverdes, ce qui, vous me ferez remarquer ma bonne dame, n'est pas forcément trop difficile vu leur mental en mousse. A la 72e, sur un centre du très intéressant Derlis Gonzalez, la caution jeunesse & technique du Paraguay, Thiago Silva réalise sa spéciale, bien connue des supporters parisiens : La faute de main dans la surface. Pénalty. Gonzalez. 1 à 1. Fantôme de 2011. 

Réapprendre à tirer un pénalty


     Malmenés pendant toute la fin du match par le jeune numéro 10 du FC Bâle, le Brésil parviendra tant bien que mal à atteindre la séance de tirs au but. Petit jeu auquel les héritiers du grand Romario sont de plus en plus ridicules. Non mais qu'est ce que c'est que ces courses d'élan à la noix! Le loupé d'Everton Ribeiro est symptomatique du manque de technique des brésiliens sur cet exercice. Les péno, ça se travaille, et Monsieur Dunga, champion du monde 94 grâce à eux devrait le savoir. Pendant ce temps les paraguayens claquent des minasses en plein milieu des cageots, ouais, comme en DH, sauf que ça, ça rentre. Malgré une balle de match gâchée par Roque Santa Cruz, le job est proprement terminé, encore une fois grâce au jeune Derlis G..

Pour tout dire, ce Paraguay ne passera sûrement pas les demi-finales. Valeureux mais trop limité en somme. Mais ce que l'on retire de ce match, c'est que le Brésil n'a pas réellement raté son match non plus. Il a fait ce qu'il a pu, face à une équipe moyenne du continent sud-américain. Alors on peut se dire que cette élimination peut être positive pour eux : avec un mental aussi pauvre et cet embarrassant manque de vrai talent, le match face à l'Argentine qui se profilait se serait certainement soldé par une sérieuse déroute. 

Le Brésil peut remercier les Paraguayens, il évite une probable et humiliante correction face à leur pire rival. On se console comme on peut...

  

samedi 27 juin 2015

Copa America 2015 : L'Argentine est tombée sur un Ospina

A 11 contre un en même temps...

     Une bien belle affiche que nous offrait là ce quart de Copa America. Entre une Argentine jouant jusque là de désinvolture et une Colombie qui se cherchait, on attendait un joli spectacle. On l'a eu.


     Allez, on va se les répéter une nouvelle fois : Messi, Aguëro, Di Maria, Pastore sur le pré, Tévez sur le banc. Les 5 joyaux offensifs de l'Albiceleste doivent réellement donner envie de pleurer aux défenses adverses. Quant au prix de cette petite bande, il devrait sûrement combler une partie de la dette argentine, Mme Kirchner devrait y penser. 

Comme espéré, pour leur premier rendez-vous de grande importance, l'Argentine a enfin pris les choses au sérieux et a rendu fous ses adversaires. Impossible d'observer une réelle tenue de poste entre eux, toutes ces permutations et ces automatismes ont donné l'impression d'assister à un match de Five. Contrôles orientés, décalages, une-deux, feintes ils auront tout fait pour mettre à l'amende la pauvre défense de Pekerman. De la tête et des deux pieds Lionel et ces sos' ont fait exploser cette dernière dans un feu d'artifice d'actions dangereuses. Une bande de raptors lâchés dans le parc de John Hammond. Mais...

     Mais : David Ospina. Arsene Wenger est actuellement sur le point de le laisser partir en Turquie pour faire venir Petr Cech. Notre avis que la grande saucisse de Strasbourg doit désormais être en train de se remuer les méninges pour savoir s'il n'est pas en train de faire une énorme bêtise. Le gardien des cafétéros a tout sorti. Double arrêt, parade sur sa ligne, Momo (oui, c'est selon wikipedia, l'un de ses surnoms) a écoeuré l'attaque en or des argentins, a tel point que Lionel M. en personne a déclaré aux micros de TyC Sports, à propos de l'un de exploit de l'homme de la soirée : "Je pensais qu'il allait rester au sol. Quand j'ai vu qu'il s'était déjà relevé pour l'arrêter, je voulais mourir". 

Et heureusement que Diospina était là, car aux avant postes, c'est la Colombie que l'on a vu face au Pérou et au Venezuela qui tentait péniblement d'exister, soit : Un Cuadrado intermittent, un James rincé, qui doit être heureux d'être enfin en vacances, et un capitaine Radamel au moral aussi rayonnant que celui des supporters de l'OM. La titularisation de Jackson Martinez à la place de Teo Gutierrez n'a rien changé, au vrai c'est dans l'entre jeu que résidait le réel problème. Sans Carlos Sanchez, sûrement le meilleur colombien de la compétition jusqu'ici, Ibarbo et Mejia se sont fait bouffer par Biglia et El Patron Mascherano, sevrant les attaquants cafétéros de ballons, étouffant chaque tentative de progression.

     Ospina a donc tout sorti. Tout? Pas vraiment. David aura réussi à emmener Goliath jusqu'à la séance de pénalty où, cruellement, il n'aura pas réussi à être décisif. Au contraire de son homologue argentin, Romero, qui stoppera la transformation de Zuñiga. En plus de ce dernier, Muriel et le très bon Murillo auront eu un malheureux instant de faiblesse, comme Rojo et Biglia côté gaucho. C'est un de trop pour la Colombie, qui laisse continuer l'Argentine.  


vendredi 26 juin 2015

Copa America 2015 : Le Pérou en demi, Guerrero létal comme Léon

"Piuw, piuw, piuw!" Gamin va!


     Rapide, net et sans bavure. Pour son quart de finale face à la Bolivie, le Pérou n'a pas fait de sentiment et a rapidement coupé court à tout espoirs de voir le voisin andin en demi. L'un était tout simplement plus fort que l'autre.


     Si la défense bolivienne eut été aussi performante que l'arrière garde uruguayenne, l'on eut pu assister à la même rencontre que mercredi. Sauf qu'avec des "si" on peut faire gagner des titres au Stade Rennais, et les habitants de l'Altiplano n'ont pas fait illusion bien longtemps.

Dès l'entame de jeu, les péruviens ont confisqué le précieux et se sont installés en terre voisine. C'est logiquement grâce à leur joueur vedette, Paolo Guerrero, qu'ils ont fait mouche. A la 20e et à la 23e minute de jeu, le nouvel attaquant de Flamengo exécute froidement le suspense du match. Le premier est venu sur un beau mouvement du milieu de terrain, où cette vieille canaille de Farfán était aligné pour la première fois du tournoi, qui aboutira sur un centre de Vargas conclu par le numéro 9. Le second fut logiquement le fruit d'une contre attaque assassine, alors que les boliviens s'étaient découverts après l'ouverture du score. Cueva servait Paolo par dessus la défense, ce dernier fera le taf en un contre un. Un quart de match s'est écoulé et, sauf miracle, la messe est dite.  

     Non pas que Los Verdes ont été ridicules, non, non. Moreno a tenté tant bien que mal d'attirer des balles exploitables. Il obligera d'ailleurs le dernier rempart inca, Gallese, a sortir l'une des plus belles parades de la Copa avec une tête puissante. Quelques frappes auront également été décochées, sans réel danger pour les rouges d'un soir. Bien seuls au milieu de terrain, Chumacero et Bejarano se sont bien battus, en vain. Le défaite bolivienne vient d'ailleurs de cette zone de jeu, où la ligne verte était dépeuplée par le renfort d'une défense passée à 5 : Au coeur du jeu, le Pérou leur a marché dessus. 

La seconde période, bien gérée par les hommes de Gareca, verra le condor se rebeller autant qu'il l'a pu, par quelques offensives non cadrées, sans danger. Ils auraient même pu réclamer avec plus de véhémence, un pénalty logique sur une sortie hasardeuse du portier péruvien dans les pieds de Cueva. Mais Guerrero, encore lui, interceptera une passe de poussin de Bejarano, dans l'axe (oui dans l'axe, nom d'une pipe!!!!!), et ira tranquillement achever la Bolivie. 

     Le pénalty obtenu à la 84e, transformé par Moreno, n'est qu'un mirage, le Pérou passe son quart de finale avec facilité, 3 but à 1. En demi, les incas affronteront le Chili, une autre paire de manche.   

jeudi 25 juin 2015

Copa America 2015 : Le Chili se farcit l'Uruguay, aux olives.

Isla met au fond des filets.


     Comme l'on pouvait s'y attendre, ce quart de finale entre le Chili et l'Uruguay fût une opposition de style, le technique face au physique, le jeu contre le vice. Comme l'on pouvait s'y attendre, on retrouvera la Roja au prochain tour.


Un duel aussi manichéen qu'un Obi-Wan/Dark Vador


     Parlons d'abords du jeu, puisque c'est tout de même ce qui nous passionne en premier lieu dans le Football (pas vous? si? ha bien, bon). Et de jeu, cette affiche n'en a pas manqué, du moins côté chilien. 

     Jorge Sampaoli est un disciple de Marcelo Bielsa, qui a conduit la sélection de 2007 à 2010, et une chose est certaine : il a bien appris ses leçons. C'est donc une Roja au jeu fluide, d'une intensité physique déroutante, portée pas des ailes à pistons servies par un axe monté sur ressort, qui a déroulé la mecanique tactique del Loco à Santiago ce mercredi. C'est d'ailleurs un arrière latéral, Mauricio Isla, qui inscrira le but vainqueur. Avec un mago Valdivia plus inspiré que jamais, les rouges n'ont pas baissé le pied un instant, pour notre plus grand bonheur, ne laissant quasiment aucune minute de répit à ses adversaires. Ce groupe grandi bien et arrivera à maturité en 2016. Histoire de parler un peu de quelqu'un d'autres que du chevelu numéro 10, on mentionnera la solide prestation de Charles Aránguiz dans l'entre jeu, tant sur la récupération que sur la projection. Il y avait deux Vidal sur le terrain en somme. Hou-hou, les recruteurs de Ligue 1...

     En ce qui concerne l'Uruguay, la dynamique est différente. Depuis que la crinière dorée de Don Diego Forlan a pris sa retraite, l'animation offensive n'est plus la même que lors des années de gloires (3e au mondial 2010, vainqueur Copa America 2011). A la rigueur, on aurait pu compter sur un exploit du sauvage Suarez, mais le joueur barcelonais est suspendu pour la compétition. Manquant de génie aux avants postes, face à une équipe en pleine bourre, la Celeste a donc fait ce qu'elle sait faire de mieux : Défendre les cages de Muslera tel le Lion Denfert à Belfort. Et dieu que l'Uruguay défend bien. Combatif jusqu'au bout de chaque duel, tacleurs de l'extrême, metteurs de semelles bien senties, engagement physique toujours à la limite du sanctionnable, les charruas n'auront rien concéder aux chiliens, ballon excepté. S'ils ont fini par craquer dans la dernière partie de la rencontre, on saluera tout de même ce travail défensif de tout les instants des hommes de Tabarez. Bien que cela ne fût parfois pas joli-joli à voir...

La tapenade


     Dans ce duel de générations descendante et ascendante, un fait de match défraie la chronique dans les médias d'Amérique Latine. 63e minute de jeu, alors que l'on joue de filouterie en filouterie pour arriver à ses fins, Gonzalo Jara s'explique en tête à tête avec un Edinson Cavani d'une nervosité toute compréhensible, qui fût déjà averti après avoir bousculé le juge de touche. Face aux caméras, et surtout au brésilien Ricci, arbitre de la rencontre, l'uruguayen claque fébrilement le beignet du défenseur chilien. Second carton jaune, renvoie au vestiaire. C'est normal. 

     Sauf que ! Sauf que des images de l'action, prises sous d'autres angles, expliquent le pourquoi du comment : Le courroux d'Edinson est en réalité le fruit d'un attouchement rectal forcé à son endroit, du Señor Jara. Un geste digne des terrains les plus boueux des matchs de district du Puy de Dôme. Dans un milieu et sur un continent pas vraiment, vraiment gay-friendly, c'est le scandale. Bah oui, outre le fait que le sieur Cavani n'était pas forcement enclin à se faire tâter le chouchou, le fait que ce geste d'amitié intime ait été réalisé entre homme ne passe pas. Du tout. Reste donc à voir si le joueur Chilien sera sanctionné à posteriori par la CONMEBOL. En attendant, c'est à l'ex-capitaine uruguayen Diego Lugano que Jara devra donner des explications, celui-ci ayant déclaré : "Et avec ce type, "jarita", il faudra qu'on parle quand on se croisera de part le monde!". Quand on connait la rudesse des interventions de Diego, ça promet...